DISPARITION

Publié le par AACCE

Notre ami, Charles Dobrzynski, poète, traducteur, romancier, présent à nos "Bouillons de culture", est mort le 26 septembre à l'âge de 85 ans, il a été inhumé le Vendredi 3 octobre 2014 au cimetière nouveau de Vincennes à Fontenay-sous-Bois.

Charles Dobzynski, poète, traducteur, animateur infatigable de la revue Europe, après avoir collaboré à Ce soir, Action poétique et aux Lettres françaises, laisse une œuvre considérable et le souvenir d’un homme engagé.

Né en Pologne en 1929, arrivé en France dans son jeune âge, Charles Dobzynski fait partie de ces hommes dont la vie est si riche que chaque mot pour la dire en appelle cent. Enfant juif caché pendant l’Occupation, il connut la disette, les dénonciations, l’effroi du « barbare été » 1942, mais aussi l’espérance et la solidarité. Encore adolescent et déjà poète, il prend part aux combats de la Libération dans Paris insurgé. Après avoir travaillé dans un atelier de tricot tout en se consacrant à l’écriture au cours de ses nuits blanches, il fait la connaissance de Paul Éluard qui présente deux de ses poèmes dans les Lettres françaises. Il entame bientôt une carrière de journaliste comme stagiaire à Ce soir, puis rejoint les Lettres françaises où, critique de cinéma, il succédera à Georges Sadoul en 1967. Parallèlement, il collabore à la revue Action poétique. Charles Dobzynski intègre la rédaction d’Europe dont il deviendra le rédacteur en chef. C’est au sein de cette illustre revue littéraire qu’il publie une chronique de poésie où se donnent libre cours sa sagacité critique, son attention passionnée à la diversité des univers de création langagière et sa capacité d’enthousiasme, que le temps n’aura jamais émoussée.

L’espérance au premier chef

On ne saurait oublier l’exceptionnel traducteur qu’il fut. Nous lui devons en ce domaine des versions françaises du "Nuage en pantalon", de Maïakovski, et des "Sonnets à Orphée", de Rilke, sans oublier la traduction de "C’est un dur métier que l’exil", de Nazim Hikmet, qu’il réalisa avec le grand poète turc dont il fut l’ami. Nous lui sommes également redevables d’avoir fait connaître en France le considérable trésor de la poésie yiddish dans le Miroir d’un peuple, une anthologie rééditée dans la collection de poche « Poésie », Gallimard.  Pour Charles Dobzynski, l’espérance fut au premier chef celle qu’il plaça en un socialisme à visage humain, ainsi qu’en une paix juste au Proche-Orient. Si nous avons à cœur de saluer un poète qui s’en va, c’est que sa langue continue de donner vie : « La langue que je parle n’est pas morte, / Sa source est l’alphabet de l’univers. »

Charles Dobzynski est né en 1929 à Varsovie, en France depuis l’enfance. caché pendant l’occupation, il échappe à la déportation. Poète depuis l’âge de quinze ans (1944), il participe aux combats de la Libération de Paris. A l’initiative d’Elsa Triolet, le Comité National des Écrivains (CNE), ouvre la page que lui réservent Les Lettres françaises aux jeunes poètes. Ainsi, Paul Eluard y présente Charles Dobzynski.

Après la disparition de Rouben Melik, de Pierre Seghers et de Jacques Gaucheron , Charles était sans doute, avec Alain Guérin, un des derniers survivants de ces jeunes poètes que surent distinguer Aragon, Elsa Triolet et Paul Eluard dans les années qui suivirent la Libération. Poète tout au long de sa vie, Charles marie l’engagement et la lucidité, les yeux grand ouverts, sans complaisance aucune pour les crimes du stalinisme, qu’il a dénoncés.

Auteur de nombreux recueils, Charles est reconnu par ses complices en poésie : Président du jury du Prix Guillaume-Apollinaire. Lauréat du prix Max-Jacob en 1992. Membre de l’Académie Mallarmé. Boursier Goncourt de la poésie en 2005. En 1971, Il réalise chez Gallimard « Le miroir d’un peuple, anthologie de la poésie Yiddish », qui révèle au grand public, après des années de travail, la vitalité d’une langue, le trésor d’une culture active en Europe centrale.Charles, magicien des mots, nous laisse une œuvre romanesque et de science-fiction. Inventivité, richesse de langue, et humour corrosif sont la marque de son écriture. Il reçoit en 1986 pour Le commerce des mondes le grand prix de la science-fiction française.

Défricheur universel, passeur de culture, il accomplit un important travail de traducteur et d’adaptateur. Maîakovski et Rainer Maria Rilke, entre autres. Charles est un homme de revues : actif dans le collectif d’Action poétique, Il prend toute sa part à la direction de la prestigieuse revue littéraire Europe, D’abord au coté de Pierre Abraham et de Pierre Gamarra, puis comme directeur lorsque Jean-Baptiste Para en assure la rédaction-en-chef. Au sein de la petite équipe de la revue et de celle des Éditeurs Français Réunis autour de Madeleine Braun, du fait de sa curiosité littéraire attentive aux nouveaux courants de la création, il tient une place importante de conseiller éditorial.

Nous perdons un ami, un camarade dont la haute culture et l’humour s’alliait avec une grande exigence morale. N’oubliant jamais la tragédie de la seconde guerre mondiale. Charles Dobzynski continuera de vivre par son œuvre que les jeunes générations pourront découvrir avec beaucoup de bonheur.


 

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Charles Dobzynski est né en 1929 à Varsovie, en France depuis l’enfance. caché pendant l’occupation, il échappe à la déportation. Poète depuis l’âge de quinze ans (1944), il participe aux combats de la Libération de Paris. A l’initiative d’Elsa Triolet, le Comité National des Écrivains (CNE), ouvre la page que lui réservent Les Lettres françaises aux jeunes poètes. Ainsi, Paul Eluard y présente Charles Dobzynski.

Après la disparition de Rouben Melik, de Pierre Seghers et de Jacques Gaucheron , Charles était sans doute, avec Alain Guérin, un des derniers survivants de ces jeunes poètes que surent distinguer Aragon, Elsa Triolet et Paul Eluard dans les années qui suivirent la Libération. Poète tout au long de sa vie, Charles marie l’engagement et la lucidité, les yeux grand ouverts, sans complaisance aucune pour les crimes du stalinisme, qu’il a dénoncés.

Auteur de nombreux recueils, Charles est reconnu par ses complices en poésie : Président du jury du Prix Guillaume-Apollinaire. Lauréat du prix Max-Jacob en 1992. Membre de l’Académie Mallarmé. Boursier Goncourt de la poésie en 2005. En 1971, Il réalise chez Gallimard « Le miroir d’un peuple, anthologie de la poésie Yiddish », qui révèle au grand public, après des années de travail, la vitalité d’une langue, le trésor d’une culture active en Europe centrale.Charles, magicien des mots, nous laisse une œuvre romanesque et de science-fiction. Inventivité, richesse de langue, et humour corrosif sont la marque de son écriture. Il reçoit en 1986 pour Le commerce des mondes le grand prix de la science-fiction française.

Défricheur universel, passeur de culture, il accomplit un important travail de traducteur et d’adaptateur. Maîakovski et Rainer Maria Rilke, entre autres. Charles est un homme de revues : actif dans le collectif d’Action poétique, Il prend toute sa part à la direction de la prestigieuse revue littéraire Europe, D’abord au coté de Pierre Abraham et de Pierre Gamarra, puis comme directeur lorsque Jean-Baptiste Para en assure la rédaction-en-chef. Au sein de la petite équipe de la revue et de celle des Éditeurs Français Réunis autour de Madeleine Braun, du fait de sa curiosité littéraire attentive aux nouveaux courants de la création, il tient une place importante de conseiller éditorial.

Nous perdons un ami, un camarade dont la haute culture et l’humour s’alliait avec une grande exigence morale. N’oubliant jamais la tragédie de la seconde guerre mondiale. Charles Dobzynski continuera de vivre par son œuvre que les jeunes générations pourront découvrir avec beaucoup de bonheur.


 

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