Yiddish Panthéon - Karl Marx

Publié le par AACCE

Yiddish Panthéon : « Aux gressere Menschn, le Yiddishland reconnaissant ».

On a tout dit des grands hommes de culture juive. Tout et n’importe quoi ! Surtout n’importe quoi. Il était temps que d’éminents historiens, commandités par la CCE, nous livrent la véritable biographie des personnages célèbres de notre Panthéon.

 

Aujourd’hui : Karl Marx 

 

Né à Trèves, Karl était l’aîné d’une grande fratrie au sein de laquelle se trouvaient également un fou moustachu, un obsédé sexuel muet, un pianiste délirant. Et pendant que Groucho roulait des yeux exorbités à Mme Drumont, que Chico jouait aux courses et qu’Harpo courait après les demoiselles en lançant des coups de klaxon, Karl poursuivait une scolarité studieuse.

Un jour de premier mai, pour une sombre histoire de ballon crevé à la récréation, les élèves de CM2 s’attaquèrent à ceux de CM1 dont Karl faisait partie. Depuis cet événement, le jeune garçon prit l’habitude de rassembler chaque année, à la même date, ses anciens camarades, pour célébrer ce qu’il appela à cette époque « la bagarre des classes », dénomination qui devait changer par la suite. Ce rassemblement consistait en une promenade entre la Bastilllien Platz et la Respublik Platz.

C’est au cours d’une de ces manifestations qu’il rencontra une jeune fille du nom de Jenny de Wesphalen. Comme elle était belle et gentille, et qu’il l’avait aperçue au début de la manifestation, il lui écrivit une chanson d’un romantisme réaliste : In der Bastillien, on l’aime bien, Jenny peau de chien.

Très vite, il décida de l’épouser. C’était une femme au caractère constant, et auprès de laquelle il trouvait le repos nécessaire au mûrissement de ses convictions. Elle ne se laissait jamais aller à la colère, C’est pour ça qu’il la surnomma Jenny sans bouillir.

Au temps des premiers projets professionnels, il envisagea d’ouvrir un grand magasin de vêtements et objets divers à son nom, et de s’associer avec son ami Heinrich Spencer. Mais cela n’eut pas de suite.

Il se tourna alors vers un autre ami, Friedrich Engels, avec lequel il passait de longs moments à échafauder l’avenir. Usagers habituels du bus de la Petite Ceinture, ils profitèrent du temps passé dans ces transports publics pour écrire le Manifeste du PC, un roman de science-fiction qui connut un grand succès. Un magazine littéraire, dithyrambique, n’hésita pas à le qualifier du terme d’ « Evangile selon saint Marx. »

Les journaux people s’emparèrent de ce personnage haut en couleurs et l’affublèrent de multiples surnoms. Lorsqu’il visitait une usine, c’était « Marx de fabrique » ; quand il s’emportait contre les cadences infernales, c’était « Marx ou crève ». Les paparazzi le suivirent dans son voyage à Venise et immortalisèrent son passage place saint Marx.

Certains journalistes lui forgèrent une réputation mondiale en lui prêtant la découverte de concepts qui doivent plus à des quiproquos qu’à une mûre réflexion. On rapporte ainsi que son neveu Abel possédait un chien qu’on appelait Pluto. Et lorsque ce dernier se grattait en présence d’invités, Karl Marx, gêné, en faisait la réflexion au jeune homme en ces termes : « Abel, Pluto gratte ». Entendu à travers sont fort accent prussien, ceci fut mal compris, et donna naissance à l’expression « A bas le ploutocrate », ce qui, on le conçoit aisément, ne veut strictement rien dire.

Impressionné par les intellectuels français qui dénonçaient le « parisianisme » de Saint Germain des prés, Karl Marx fit une étude comparative des habitudes dans diverses grandes villes d’Europe, et étendit cette dénonciation à toutes les capitales par un terme générique qu’il appela « capitalisme » et qu’il pointa du doigt comme étant un frein au développement des peuples. Les éléments fédérateurs de cette dénonciation furent les places boursières qui, comme chacun le sait, concentrent autour d’elles les restaurants huppés auxquels les simples ouvriers ne peuvent avoir accès.

Aujourd’hui encore, chacun reconnaît Karl Marx comme étant le premier barbu à gauche sur les tracts des groupuscules du même nom.

 

 

 

 

Guy Perelman

Publié dans aacce

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