IL Y A 70 ANS... LA RAFLE DU VEL D'HIV

Publié le par AACCE

rafle.jpgIl y a 70 ans, à l'aube du 16 juillet 1942, sous le nom de code « Vent Printanier » inventé, comble de cynisme,  par les autorités d’occupation et le gouvernement de Vichy pour la plus atroce et la plus barbare rafle des Juifs en France, que 4.500 policiers ratissaient Paris et la banlieue, pour procéder à l'arrestation de 30.000 juifs. Cette opération, soigneusement préparée par le gouvernement de Vichy, se solda par l'appréhension de 13.000 hommes, femmes, enfants, vieillards. Parqués dans le Vel d'Hiv, ils finirent tous dans les camps de la mort. Très peu sont revenus.

70 ans après, alors que la cérémonie officielle « journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'État » se déroulera le Dimanche 22 juillet en présence de François Hollande, président de la République, il n’est pas inutile de rappeler ici, notre point de vue sur cette cérémonie commémorative de la rafle du Vel d’Hiv, à laquelle nous serons représentés officiellement, par Michel Sztulzaft, vice-président de l’AACCE, délégué à la Mémoire (plus loin, à écouter ou réécouter son interview à Judaïques FM le 16 juillet 2009).

Il ne s'agit pas seulement d'axer les cérémonies sur le passé. Même si le respect des morts est important, elles ont une valeur supplémentaire dans la mesure où un certain nombre de fantasmes et de préjugés racistes et antisémites continuent de se manifester. Le rappel des crimes nazis est une manière de dresser un barrage à toutes ces perversions dont le Front National, et pas que lui, sont les porteurs. Les démocrates de notre pays, comme ils l'ont souvent fait, voudront proclamer leur volonté de barrer la route à toute cette engeance qui essaye de dénaturer la vérité historique et de mettre à bas la démocratie.

Beaucoup s'accommoderaient volontiers que cette «vérité historique» disparaisse justement de nos mémoires. A côté de quelques falsificateurs il y a ceux, hélas plus nombreux, qui pratiquent le mensonge par omission. Rappelons que cette rafle fut pourtant, la plus importante organisée par la police vichyssoise aux ordres de l'occupant, la plus grande non seulement par le nombre des victimes ciblées -il s'agissait d'arrêter 30.000 personnes à Paris et dans la banlieue, on en a arrêté finalement que 13.000- mais encore cette fois-ci, on y inclut des femmes, des enfants, des vieillards, des grabataires. Ce fut une rafle globale. Dans les mémoires, «La rafle du Vel d'Hiv» restera l'une des plus tragiques. N’oublions pas ces scènes terribles de détresse, avec des suicides, les enfants qui pleuraient et les mères ne sachant comment les apaiser. N’oublions pas que c'est dans le camp de Pithiviers que les enfants ont été tout d'abord regroupés, avant que de connaître l'enfer des «wagons plombés», l'enfer d'Auschwitz et, pour la plupart, l'horrible fin dans les chambres à gaz. Très peu ont eu la chance d'en réchapper. Certains utilisent le fait que les enfants ne soient pas partis en même temps que les adultes pour tenter de laisser croire que les dignitaires de Vichy ne savaient pas vraiment quel serait leur sort. A ce propos, notre ami Henry Bulawko, disparu l’an dernier,  disait: «… c'est tout de même Laval lui même qui avait dit: « les enfants aussi», sous cet horrible prétexte de «ne pas séparer les familles ». S'il s'était agit, pour le gouvernement de Vichy, comme certains le prétendent, de déporter les juifs vers des camps de travail, on ne voit pas des enfants de deux mois ou des vieillards grabataires être utile dans de tels camps. Il y avait une conscience parfaite de ce que représentait la déportation et c'est avec une cruauté totale que l'opération a été menée…».

Soulignons encore les quelques actes de solidarité qui ont eu lieu, malgré la répression, témoignant de l'esprit de résistance. Il faut rendre hommage à quelques policiers, qui, arrivant dans les maisons ont donné une heure ou deux aux gens pour faire leurs bagages, leur laissant ainsi la possibilité de s'enfuir. Il fallait cependant qu'ils sachent où aller. Les organisations de résistances, quelques voisins ont réussi à les faire partir. Ainsi, 17.000 juifs ont échappé à cette rafle, soit qu'ils étaient déjà parti dans la zone Sud, soit qu'ils avaient rejoint la Résistance, soit qu'ils avaient réussi à se cacher. Il y a eu tout de même un acte de solidarité de la population française qu'il ne faut pas sous-estimer car il a permis de sauver nombre de juifs qui, sinon, seraient tombés dans les mailles du filet. Cette solidarité qui s'est manifestée, parfois de façon spontanée, cette résistance qui s'était organisée, bien avant ce 16 juillet 1942 -avec le rôle déterminant joué par les organisations juives de résistance, liées notamment à la M.O.I., qui fit beaucoup pour permettre aux juifs d'éviter l'arrestation- rendent d'autant plus grandes et d'autant plus impardonnables les responsabilités de ceux qui ont organisé cette rafle, et tant d'autres ignominies contre l'humanité.

Pour écouter ou réecouter l'interview de Michel Sztulzaft sur Judaïques FM le 16 juillet 2009 à propos de la Rafle du Vel d'Hiv, cliquer sur le lien ci-après

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N
<br /> Bonjour<br /> <br /> <br /> le livre "je vous ecris du Vel'd'hiv est disponible à la librairie l oeil ecoute à monparnasseIls en ont plusieurs exemplaires et le libraire en fait une chaleureuse recommandation<br /> <br /> <br /> Nicole<br />
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M
<br /> Bonjour, je lis avec intérêt vos mails, articles et Lettres. Dans cet article du 15/7 sur la Rafle du Vel d'Hiv, je constate le nombre important de fautes d'orthographes et une syntaxe parfois<br /> approximative. Ce n'est pas "dramatique", mais je vous remercie de porter encore plus d'attention à la relecture. Amicalement,<br />
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P
<br /> Bonjour, <br /> <br /> <br /> Entendu ce matin Serge Klarsfeld sur cet anniversaire. Au cours de l'entretien (écouter ici), il a notamment évoqué le fait que le<br /> prétendu nom de code évoqué ici viens certainement d'une invention "a posteriori".<br /> <br /> <br /> Patrick S.<br />
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