UNE LOI INAPPLIQUEE
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
L’administration française encourage-t-elle le révisionnisme ?
ou
Comment la loi du 15 mai 1985 relative à la mention « Mort en déportation » est toujours largement inappliquée vingt et un ans après sa promulgation
Le 15 mai 1985, le président de
Prévue à l’évidence dans le but d’assurer définitivement dans les actes d’état civil, la mémoire des exterminations conduites durant la guerre, cette démarche peut être effectuée sur demande individuelle d’un ayant droit du défunt, mais surtout de façon systématique par le ministre délégué aux Anciens Combattants.
Un travail important mais largement incomplet
Le Ministère des Anciens Combattants estime que 115 500 personnes sont mortes en déportation. Il est clair que la rectification individuelle de chacun des actes de décès est un travail long et minutieux.
Ceci n’explique pourtant pas qu’à ce jour (janvier 2007) seules 50 168 personnes ont pu effectivement bénéficier de l’attribution de la mention "mort en déportation", soit moins de 30 %.
Des démarches nombreuses restent largement sans effet
Œuvrant depuis plusieurs années pour entretenir la mémoire des déportés, dans le cadre de travaux généalogiques et historiques (notamment un ouvrage en six volumes concernant le convoi n° 73, de Juifs déportés de France) Madame Eve Line Blum-Cherchevsky a attiré l’attention de nombreux élus, députés et sénateurs, sur l’anomalie que constitue cette application particulièrement incomplète de la loi.
Également saisi, le médiateur de
Depuis six ans, diverses réponses se sont succédé, faisant état, au mieux « de la complexité de la tâche », au pire « de l’indisponibilité de la personne chargée de signer les documents nécessaires », documents en attente depuis plusieurs mois...
Une situation inquiétante qui cache une anomalie plus grave
Alors qu’il n’avait fallu que quelques mois aux autorités d’occupation, au début de
Mais cette anomalie en cache une autre, plus inquiétante : parmi les personnes disparues en déportation, un grand nombre n’ont même jamais été déclarées décédées. Il n’est donc plus question de rectifier leur acte de décès, mais bien de commencer par l’établir.
C’est ainsi qu’une analyse des rectifications effectuées depuis 1985 en indique, par exemple, 500 seulement concernant des enfants de moins de 7 ans, tandis que sur les 11 400 enfants juifs déportés de France, 3 331 d’entre eux étaient nés entre 1935 et 1944
Une urgence : mener à son terme le devoir de mémoire et de vérité historique
En dehors de toute considération indéniable éthique ou autre, dans le contexte politique et social actuel, et alors que les révisionnistes et négationnistes de toutes origines trouvent de plus en plus d’audience, il devient urgent de mener à son terme le travail prévu par la loi du 15 mai 1985.
Faut-il attendre, pour réagir, qu’un "chercheur" zélé analyse les mentions "mort en déportation" et "démontre" que leur nombre réduit "prouve que la déportation n’était bien qu’un détail de l’histoire" ?
La situation actuelle ne risque-t-elle pas de faire peser sur l’Administration le soupçon de complicité envers le négationnisme ?
Pour tout complément d’information :
Eve Line Blum-Cherchevsky - 26 chemin du Grand Buisson
25000 BESANCON
Téléphone : 03 81 80 83 07
Courriel : eve.line.blum@gmail.com